Critique – Le chant de l’assassin – R. J. Ellory – Sonatine
Incarcéré pendant trois ans pour avoir blessé involontairement une femme, Henry Quinn est libre. Enfin presque.
Il a en effet juré à Evan Rigg, son compagnon de cellule qui lui a sauvé la vie, de retrouver Sarah, sa fille qu’il n’a jamais connue, pour lui confier une lettre. Ce garçon brillant, promis à une belle carrière de musicien mise entre parenthèse par une stupide erreur de jeunesse, va en quelque sorte hypothéquer son avenir à cause d’un serment.
Arrivé à Calvary, bled paumé du Texas où tout est arrivé, Henri va rencontrer Carson, shérif de la ville, frère aîné de son bienfaiteur et, surtout, un sale type que les habitants craignent. Quels secrets sont à l’origine de cette peur ? Les percer est la tâche que le garçon va s’assigner.
Excellent conteur doté d’une grande finesse psychologique, R. J. Ellory, en tragédien de la vie, décrit la lutte entre le bien et le mal qui agite chaque homme. Pourquoi la tentation du mal l’emporte chez certains ? C’est le manque d’amour qui donne naissance aux passions tristes répond l’auteur. Et cette carence remonte souvent à l’enfance, période pendant laquelle les frustrations concourent à la construction de l’adulte en devenir. Les décisions, heureuses ou malheureuses, d’emprunter tel ou tel chemin sont aussi au cœur du « Chant de l’assassin » qui s’interroge sur la liberté de choisir son destin.
Faisant des allers et retours entre le présent et le passé de ses personnages, tous épatants, l’auteur de « Seul le silence » retrace avec brio, une émotion communicative et une bonne dose de suspense cinquante ans de l’histoire des Etats-Unis par le prisme d’une communauté texane. Mais, avec son message universel, « Le chant de l’assassin » aurait pu se dérouler n’importe où. Tant qu’il y aura des femmes et des hommes…
EXTRAIT
– Mais combien passent leur existence à refuser d’être eux-mêmes pour être celui ou celle que les autres veulent les voir devenir ?
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours