Critique – Oh, Canada – Russell Banks – Actes Sud

Critique – Oh, Canada – Russell Banks – Actes Sud


Au crépuscule de sa vie et rongé par un cancer incurable dont les effets les plus terribles sont méticuleusement décrits, Leonard Fife a accepté d’être le sujet d’un film de Malcolm, son disciple et ex-étudiant, avide de décrocher un scoop propre à satisfaire les voyeurs : figer sur la pellicule la mort d’un homme.

Au lieu de répondre aux questions sur son œuvre de documentariste engagé, il prend le prétexte du tournage pour faire un retour sur son passé et dévoiler les trahisons, les mensonges, les lâchetés, les fuites et les abandons qu’il a commis.

Pour se donner bonne conscience, pour se racheter, et surtout pour Emma, son épouse, qui découvre un mari qu’elle ne connaît pas, un homme qui fut incapable d’aimer.

Mais ces révélations sont-elles conformes à la réalité ? Ces confessions ne sont-elles pas le fruit d’une mémoire défaillante, conséquence des lourds traitements que subit Fife ?

Comme Emma, le lecteur est désorienté. Et c’est cette sensation de perte des repères et d’absence de résolution qui fait le sel de « Oh, Canada ».

D’autant plus qu’il s’agit du dernier roman de l’un des plus grands auteurs américains contemporains, un récit testamentaire poignant, malgré ses redondance, sur les affres du vieillissement et de la maladie.

EXTRAITS

  • La maladie et la chimio ont dissous un quart de son corps en liquéfiant sa chair.
  • Il est presque deux personnes différentes : l’une des deux se souvient en grand détail de choses du passé lointain tandis que l’autre n’a aucun souvenir de ce passé mais tente de le décrire.
  • Le temps, comme le cancer, est le dévoreur de nos vies.
  • Il est possible qu’il ait gâché sa vie.

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