Critique – Corruption – Don Winslow – Harper Collins

Critique – Corruption – Don Winslow – Harper Collins


Quand on s’engage dans la police, c’est pour faire le bien, traquer les méchants dealers et trafiquants d’armes. Mais quand on s’aperçoit que tout le monde est pourri, y compris les politiques et les représentants de la justice, pourquoi ne pas franchir le pas et se servir directement ?

C’est ce que Denny Malone, « Roi du Nord de Manhattan », chef de l’unité d’élite La Force et « anti-Serpico, et ses coéquipiers, compagnons de route « à la vie à la mort », vont faire. Le glissement est progressif et se termine en apothéose avec l’assassinat d’un chef de gang particulièrement pourri et le vol de la moitié du stock d’héroïne à des fins personnelles. C’est le point de départ de « Corruption ».

Mais le FBI veille. Denny Malone est sur la sellette. L’homme pour lequel l’amitié est sacrée va trahir les siens. Pour protéger sa femme, dont il est séparée, ses enfants, sa maîtresse. Pour se préserver parce que, même s’il a honte, il a peur de croupir en prison comme tous ceux qu’il a arrêtés.

Eh oui, le flic sévèrement burné qui glisse le mot bite dans quasiment chacune de ses phrases a la trouille. Et, en nous plaçant au cœur de ses pensées, l’auteur souligne combien le ripou est assailli par les dilemmes et la difficulté de choisir. Tous ses rêves d’éradiquer la drogue et les armes ont échoué. En partie par sa faute. « On était de bons flics dans le temps. (…). On vient de balancer cinquante kilos de poudre dans nos propres rues. Ce n’est pas ce qu’on avait en tête au départ » constate Malone.

Contrairement à l’avis quasi-général, je n’ai pas emballée plus que cela par le dernier opus de Don Winslow qui m’a un peu égarée avec tous ses personnages testostéronés dans lequel la gent féminine a peu de place. La mère de famille, la pute, la junkie ou encore la garce qui adopte un comportement typiquement viril pour s’affirmer dans un monde où le machisme domine, voilà les stéréotypes auxquels les dames sont soumises.

Reste New York, une ville à la fois fascinante et repoussante, « la pomme juteuse, sucrée et pourrie », fort bien décrite par l’auteur de « La griffe du chien » et les dernières pages de ce récit de près de 600 pages. Apocalyptique !

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