Critique – De zéro à un. Comment construire le futur – Peter Thiel – JC Lattès

Critique – De zéro à un. Comment construire le futur – Peter Thiel – JC Lattès


Publié aux Etats-Unis en 2014, « De zéro à un » rassemble des notes des cours donnés à Stanford par le fondateur de PayPal et investisseur, via Founders Fund, dans Facebook, SpaceX et LinkedIn entre autres.

Présenté par Xavier Niel comme une « légende vivante » (!), Peter Thiel pèserait 3,3 milliards de dollars (selon Forbes).

Chantre des start-up et de la technologie comme sources de progrès, l’homme avance des idées iconoclastes que sa réussite actuelle nous inciterait à valider. Cet enfant d’un pays où le concept de libre marché est roi ne conteste pas le capitalisme, bien au contraire, mais la concurrence considérée souvent comme son corollaire, qui ne seraient pas synonymes. « Dans les affaires, mieux vaut éviter la concurrence » écrit-il, poursuivant finalement avec un solide bon sens : « Il faut viser le monopole. (…) Si vous faites quelque chose bien mieux que tout le monde, à un moment, vous n’aurez plus de concurrents » . Il cite bien sûr l’exemple de Google qui « n’a plus aucun concurrent depuis 2002 ».

Son objectif étant de créer de la richesse, il stigmatise les banques : « La finance incarne la pensée indéfinie parce qu’elle est le seul moyen de gagner de l’argent quand on ne sait absolument pas comment créer de la richesse. ». Pour lui, l’avenir est au capital-risque qui ne financerait que 1% des nouvelles affaires tout en générant un chiffres d’affaires équivalant à 21% du PIB des States.

Si la finance crée de l’argent, il n’en est pas de même pour les technologies dites propres (cf. le chapitre « La vie en vert ») et surtout pour le solaire qui fut un fiasco. En raison d’une technologie relativement simple, les Américains ont échoué face à des Chinois aux coûts salariaux défiant toute concurrence.

Le message principal que Peter Thiel transmet aux start-uppers en herbe, en s’appuyant sur des exemples concrets de réussite (la sienne mais aussi celle de Jobs, Zuckerberg et autres Musk), est, pour créer de la valeur ajoutée – passer de 0 à 1 -, de se différencier de ce que les autres font en développant un marché de niche qui deviendra indispensable à ses utilisateurs.

La stratégie de distinction, tel est le modèle pour l’avenir.

Pour bien préciser les choses, même si cela n’apparaît pas explicitement dans « De un à zéro », Peter Thiel est un libéral qui prône un interventionnisme étatique minimum. Philosophe de formation, cet anticonformiste aspire à la vie éternelle. Il l’a prouvé en finançant des start-up spécialisée dans la cryobiologie.

EXTRAITS

  • (…) les meilleurs esprits de la Renaissance considéraient la mort comme une sorte de défaite. (…) (Dans ce combat, certains réfractaires à pareille défaite ont perdu la vie : Bacon succomba à une pneumonie et périt en 1626 alors qu’il menait une expérience pour savoir s’il réussirait à prolonger la vie d’un poulet en le congelant dans la neige).
  • Sur les six personnes qui ont lancé Paypal, quatre avaient construit des bombes, au lycée
  • Ce n’est qu’en portant un regard neuf sur notre monde, en le voyant aussi vierge que les Anciens qui l’ont vu les premiers, que nous pourrons à la fois le recréer et le préserver, pour le futur.

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