Critique – Défense de tuer – Louise Penny – Actes Sud
C’est avec un grand plaisir que l’on retrouve les personnages récurrents inventés par Louise Penny depuis son entrée en littérature policière avec « Nature morte » publié en 2011.
L’inspecteur-chef Armand Gamache, policier poète, philosophe et instinctif à la manière d’une Miss Marple, fête avec son épouse Reine-Marie son trente-cinquième anniversaire de mariage. Pour cet événement, ils ont choisi de séjourner au Manoir Bellechasse, un hôtel magnifique perdu dans la montagne canadienne que le couple a l’habitude de fréquenter.
Dans le même établissement réside la famille Morrow réunie pour assister à l’érection d’une statue à la gloire du défunt patriarche. On y croise Irene, matriarche tyrannique, Bert, son nouveau mari, et les quatre enfants : Thomas, un être suffisant flanqué de Sandra, son épouse tout aussi détestable ; Julia, qui a rompu tout lien avec ses proches pour épouser un milliardaire véreux ; Marianna, la benjamine, accompagnée de Bean, un enfant androgyne qui collectionne des pendules toutes réglées pour sonner à sept heures et dont les pieds ne quittent jamais le sol, l’empêchant de sauter… Enfin, il y a Peter, un artiste reconnu par ses pairs mais pas par ses proches, déjà croisé dans les précédentes enquêtes. Il est chaperonné par Clara, sa délicieuse épouse encore plus douée que son mari pour la peinture.
Comme dans tout policier, il y a un mort dont on taira le nom.
Hormis l’intrigue avec son mode opératoire tarabiscoté, ce huis clos vaut pour son ambiance dépaysante, ses références historiques (en particulier les relations tendues entre anglophones et francophones), la personnalité du principal limier qui dévoile peu à peu son passé, son humour, la dissection des liens familiaux pollués par l’incompréhension d’où peuvent naître des désirs de vengeange, la quête d’amour et, plus généralement l’homme dont les capacités de mémoire et de vengeance sont immenses.
Point négatif : des erreurs de traduction (courbaturé à la place de courbatu !).
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