Critique – La frontière – Don Winslow – Harper Collins
Avec « La frontière », Don Winslow clôt la trilogie consacrée aux cartels mexicains et commencée avec « La griffe du chien ». Il avoue y avoir consacré vingt de sa vie.
Dans ce dernier opus, on retrouve bien bien sûr Art Keller, l’infatigable pourfendeur de tous ceux qui sèment la mort avec le trafic de drogue et de nombreux personnages croisés dans les deux précédents volumes.
La scène inaugurale est aussi celle qui va achever cette somme de près de 850 pages qui retracent, à rebours, cinq années, d’une lutte sans merci entre celui est devenu directeur de la DEA (on a un peu de mal à le croire) et ses ennemis qui s’entredéchirent à la suite de l’assassinat d’Adan Barrera. En supprimant le patron du Sinaola, Art va en effet semer la pagaille entre les « héritiers » du boss et ses concurrents. Il va alors devoir gérer une situation encore plus compliquée. D’autant plus que des politiciens haut placés bénéficieraient du lucratif business…
Malgré quelques longueurs, une écriture pas toujours heureuse et une foultitude de protagonistes qui empêchent parfois d’avoir une lecture sereine, « La frontière » vaut pour son impeccable construction qui donne un souffle shakespearien à ce récit d’une lutte sans merci contre le mal. Et, même s’il s’agit bien d’un roman, Don Winslow a nourri son propos d’une impressionnante documentation qui accentue le réalisme de l’histoire. Effrayant !
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