Critique – Azur noir – Alain Blottière – Gallimard
Le titre fait référence à un poème de Rimbaud intitulé « Ce qu’on dit aux Poètes à propos de fleurs ». Dans ce roman, il est question de l’obsession de Léo, 17 ans, pour le poète maudit cent cinquante ans après que celui-ci entame une relation amoureuse avec Verlaine.
Seul dans un appartement de la rue Nicolet qui a abrité la passion des deux hommes, le garçon est atteint de « cécité hystérique » intermittente. Comme pour mieux voir ce qui se passait en 1871 à Montmartre, un quartier campagnard de Paris où l’immonde Sacré-Coeur n’avait pas encore été érigé, alors qu’au début du 21ème siècle, Léo est épuisé par une canicule apocalyptique qui l’entraîne à la rêverie et à l’abandon.
Progressivement, en écrivant des poèmes et en découvrant la sexualité, il se glisse dans la peau du génial « diable des Ardennes ».
Avec « Azur noir », récit lyrique aux accents fantastiques, Alain Blottière, comme il l’a fait avec « Le tombeau de Tommy » ou encore « Comment Baptiste est mort », décrit joliment le processus d’identification d’un adolescent comme moyen de libération… ou d’asservissement. Une lecture troublante. Merci à Babelio et aux Editions Gallimard.
EXTRAIT
– Sa magnifique laideur plut immédiatement à Rimbaud.
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