Critique – Buvard – Julia Kerninon

Critique – Buvard – Julia Kerninon


Étudiant en lettres et dévoreur de la bibliographie de Caroline N. Spacek, Lou se rend chez l’auteur à succès retiré dans une propriété du Devon pour une simple interview qui va finalement durer le temps d’un été.

Et il sera autant fasciné par le personnage que par l’œuvre. Par la voix de Lou, le narrateur, Caroline raconte comment elle est devenue écrivain. Élevée dans une famille misérable, tant socialement qu’intellectuellement (à l’instar de Lou), Caroline vivote de petits boulots et c’est dans un bar où elle est serveuse qu’elle rencontre Jude Amos, un poète pour lequel elle va travailler et qui va servir de révélateur de ses talents de romancière. Brutalement renvoyé par cet homme (par jalousie ou parce qu’il a envie qu’elle forge seule cette personnalité indispensable à la création littéraire), Caroline écrit jusqu’à l’obsession, éructant la violence qui est en elle jusqu’à déranger la critique bien-pensante, allant jusqu’à délaisser ses deux maris, voyageant sans cesse à l’étranger pour fuir cette vie qui la tourmente, noyant sa solitude dans l’alcool et les cigarettes.

Alors que l’écriture l’épuise, elle trouve l’apaisement dans la contemplation de tableaux.

« Buvard » est un premier roman prometteur bien construit et bien écrit qui décrit la vie d’une femme écrivain torturée par son art ou peut-être tout simplement par cette enfance qu’elle ne parvient pas à oublier.

Petit bémol : les deux personnages principaux, Caroline et Lou, ne m’ont pas touchés. Trop prévisibles, peut-être.

Ce roman fait partie de la sélection du Prix des lecteurs de la Ville de Brive 2014.

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