Critique – Le garçon incassable – Florence Seyvos

Critique – Le garçon incassable – Florence Seyvos


Quel est le point commun entre Henri, handicapé mental et moteur, et Buster Keaton, « l’homme qui ne rit jamais » (Henri/ne rit) ? Ils sont incassables.

La narratrice nous raconte l’histoire d’Henri, le fils du compagnon de sa mère, qui est devenu comme un frère. A sa naissance, son cordon ombilical s’est enroulé autour de son cou. La privation d’oxygène va causer de graves dommages à son cerveau. Prognathe, il porte une mentonnière et arbore un tube en plastique autour du bras pour l’empêcher de s’atrophier. Marchant difficilement, il tombe souvent et se relève comme si de rien n’était. Grâce à la persévérance d’un père qui lui fait subir de douloureux exercices physiques pour stimuler ce corps blessé et à l’amour d’une mère adoptive et de sa sœur, il acquerra une certaine autonomie.

Quant à Buster Keaton, il est enrôlé par son père dans des numéros de cirque où il est utilisé comme un projectile. Histoire d’amuser le public. Victime de plusieurs fractures, il continuera le spectacle toute sa vie.

En nous racontant avec pudeur ces deux histoires, Florence Seyvos s’interroge sur la résilience mais aussi sur le regard des autres. « Le garçon incassable » est un joli livre plein d’humanité.

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