Critique – Le Château de Barbe-Bleue – Javier Cercas – Actes Sud

Critique – Le Château de Barbe-Bleue – Javier Cercas – Actes Sud


Le policier n’est décidément pas le genre dans lequel excelle Javier Cercas dont je préfère les romans fouillant la mémoire de son pays.

Après « Terra Alta » que j’ai bien aimé, « Indépendance », beaucoup moins, « Le Château de Barbe-Bleue » clôt la trilogie Melchor du nom du personnage principal.

Cosette (si elle avait été un garçon, elle aurait certainement été prénommée Gavroche !) est en conflit avec son père, ex-flic devenu bibliothécaire, après avoir appris qu’il lui a menti au sujet de la mort de sa mère. Celle-ci n’est pas décédée accidentellement mais elle a été assassinée par le responsable de meurtres sur lesquels Melchor, alors encore policier, enquêtait.

Après cette découverte, la figure paternelle descend de son piédestal de héros et Cosette décide de prendre le large pour passer des vacances à Majorque avec sa meilleure amie.

Lorsque la meilleure amie revient sans Cosette et que cette dernière ignore ses appels, Melchor commence à s’inquiéter sérieusement. Ni une ni deux, il prend un billet d’avion pour l’île espagnole et se rend à la Guardia Civil locale.

Devant l’indifférence des gendarmes et des juges, il s’empare de l’affaire avec le peu de diplomatie qu’on lui connaît… et découvre que Cosette a été victime d’un prédateur sexuel fortuné et puissant qui agit en toute impunité grâce aux vidéos qu’il tourne des orgies auxquelles participent des « gens importants ».

Avec l’appui de ses amis, Melchor prépare sa revanche, une revanche qui n’est pas crédible, tout comme le personnage du justicier tellement torturé qu’il en est caricatural.

Autre gros bémol : le roman est trop bavard et les dialogues sonnent faux.

Enfin, pourquoi situer l’intrigue en 2035 ?

Pour apprécier le travail de Javier Cercas, il est préférable de lire l’excellent « Les Lois de la frontière », « L’Imposteur » ou encore « Les Soldats de Salamine ».

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