Critique – Soeurs – Daisy Johnson – Stock

Critique – Soeurs – Daisy Johnson – Stock


Deux soeurs et leur mère qui est « juste (…) ce qu’une table est à deux chaises » fuient Oxford, la ville où les adolescentes étaient scolarisées. Elles se réfugient dans une maison délabrée proche de la mer où le père, fantôme dont on ne saura pas grand chose sauf qu’il fut cruel, a vu le jour.

Quelle est la raison de ce départ précipité ? Par petites touches, Daisy Johnson nous dévoile la glaçante vérité.

Qui sont ces deux filles liées comme le sont des jumelles et étrangères au monde qui les entoure ? Septembre, l’aînée, est née dix mois avant Juillet. La première manipule la seconde qui est prête à tout pour lui plaire. Même à se sacrifier car pour elle « à la vie à la mort » n’est pas un vain serment…

Dans la tradition du roman gothique, la jeune auteure qui signe là son second roman a composé avec une grande maîtrise et un talent pour restituer une ambiance étrange et étouffante le récit d’un amour sororal à la fois toxique et magnifique que nous découvrons le cœur serré.

Se plonger dans « Soeurs » c’est accepter de s’immerger dans un univers saisissant et d’être dérangé dans nos certitudes jusqu’à ressentir une impression de malaise. Une très belle lecture et la découverte d’une voix originale de la littérature britannique qui pointe du doigt les affres de l’adolescence.

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