Critique – L’ange de Munich – Fabiano Massimi – Albin Michel
Après l’Américain Ron Hansen et sa « Nièce d’Hitler » édité en 2006, c’est au tour de l’Italien Fabiano Massimi de se pencher au chevet de Geli Raubal. Mais cette fois-ci, c’est son cadavre qui va parler.
Le 19 septembre 1931, la jeune fille s’est en effet suicidée dans l’appartement munichois qu’elle partage avec son oncle, le demi-frère de sa mère, qui n’est autre que le futur Führer. C’est tout au moins la version officielle.
Siegfried Sauer, commissaire dans la police criminelle, et son collègue et ami Helmut Forster, persuadés que la jeune femme ne s’est pas supprimée, vont mener l’enquête au cours de laquelle les obstacles dressés par leur hiérarchie et, surtout, par les Nazis vont s’accumuler.
L’évocation du fantôme de la disparue est l’occasion pour l’auteur de décrire l’inexorable montée de la dictature tout en détaillant l’intimité des principaux dignitaires de ce qui deviendra le Troisième Reich moins de deux ans plus tard.
Le premier d’entre eux est dépeint comme un homme névrosé et pervers qui aurait forcé sa nièce, dont il est le tuteur légal, à pratiquer une sexualité ignoble.
« Un ramassis de désaxés » précise l’auteur mais aussi d’usurpateurs qui prétendent purifier leur pays en éradiquant les Juifs alors que certains d’entre eux étaient tout sauf de purs aryens.
Via ses personnages, Fabiano Massimi, dont le roman très bien documenté m’a fait penser à ceux de Philip Kerr, montre aussi comment les futurs maîtres de l’Allemagne, en semant la peur, ont acheté la soumission mais aussi l’adhésion de la population. Tout en n’occultant pas la résistance de quelques citoyens courageux.
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours