Critique – Et le mal viendra – Jérôme Camut – Nathalie Hug – Fleuve noir

Critique – Et le mal viendra – Jérôme Camut – Nathalie Hug – Fleuve noir


Pour définir l’essence même de l’Etat, le grand économiste et sociologue allemand Max Weber écrivait qu’il détenait le monopole de la violence physique légitime.

Toute autre forme d’organisation s’arrogeant ce droit relèverait alors du terrorisme, terme souvent utilisé par les gouvernements en place pour discréditer leurs adversaires. On pense bien sûr aux actions de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale dont personne aujourd’hui ne conteste le bien-fondé.

La question qui en découle est la suivante : le terrorisme peut-il se justifier comme instrument d’une guerre juste ?

Morgan Scali, le principal protagoniste du dernier roman du duo Camut-Hug, a la réponse. Pour réaliser le rêve de son épouse Gaëlle assassinée dans l’attentat du Bataclan, il part en République Démocratique du Congo avec ses deux enfants. Son combat pour la protection des gorilles va se muer en lutte pour une bataille plus humaniste auprès des habitants qui meurent de boire de l’eau non potable souillée par des entreprises occidentales qui n’ont cure de la santé des populations autochtones. « Et le mal viendra, non par celui qui utilisera la violence, mais par ceux dont l’obstination à nier les droits de l’homme l’auront obligé à en user pour les défendre » conclut Morgan. Tout est dit dans cette assertion, fil rouge de ce thriller brillant qui ne juge pas.

Merci à Babelio et aux éditions Fleuve noir pour cette lecture stimulante.

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