Critique – Extorsion – James Ellroy

Critique – Extorsion – James Ellroy


C’est peut-être dommage mais je n’ai jamais été fan de James Ellroy. Ce personnage me débecte tellement que son ombre m’empêche d’apprécier une œuvre qui compte pourtant de nombreux fans. On pourrait dire la même chose d’un certain Louis-Ferdinand Destouches mais n’est pas Céline qui veut.

Dans « Extorsion », une nouvelle de 135 pages suivie de deux chapitres de son prochain roman « Perfidia » offerts comme une obole, l’auteur met en scène un certain Fred Otash.

Ce flic véreux de Los Angeles s’est reconverti en détective privé, en proxénète et en fournisseur de détails croustillants sur les stars d’Hollywood qu’il confie à un tabloïd.

Pour introduire son « héros », l’écrivain manie un procédé maintes fois utilisé dans la fiction. Installé au purgatoire en attente du jugement divin, l’escroc se confie à Ellroy qui souhaite tourner une série télévisée sur ses malversations. Histoire pour l’un des papes du roman noir américain de dénoncer ce qui fait son fond de commerce depuis des lustres : la collusion entre les flics, la mafia et le star system. Sans oublier le sexe sous toutes ses formes qui occupe une bonne part de ce mini-livre.

A part quelques passages à l’humour noir réjouissant, « Extorsion » m’a plutôt ennuyée. On a l’impression de tourner en rond et que l’écriture a été expédiée.

On aurait peut-être dû titrer « Arnaque » plutôt qu’  « Extorsion ».

EXTRAITS

  • Jimmy chronomètre le coït : une minute quarante-six secondes. Les partenaires et le futur président et futur martyr à la mords-moi-le-noeud JFK, et la somptueuse suédoise Ingrid Bergman. Le magnéto a capté des confidences sur l’oreiller. Jack tousse et dit: « -Aaaah, que c’était bon. » Ingrid bâille et rétorque: « -Enfin, pour un de nous deux, peut-être. »
  • Une photo tombe du carton. Merde… Rintintin qui baise Katharine Hepburn.
  • C’est une putain de pinacothèque de pineurs sachant piner.

+ There are no comments

Add yours