Critique – Il est de retour – Timor Vermes

Critique – Il est de retour – Timor Vermes


Que ce roman ait indigné une bonne partie de l’Allemagne et qu’il se soit vendu à 1,5 millions d’exemplaires me stupéfient.

Le parti-pris de l’auteur qui consiste à introduire un personnage dans un univers qui lui est étranger n’est pas nouveau dans la littérature. Montesquieu l’a fait avec Usbek, son philosophe persan, qui débarque d’Ispahan à Paris pour observer la société française du début du 18ème siècle.

Hitler, officiellement mort dans son bunker en 1945, réapparaît à Berlin en 2011. Toujours pétri de ses certitudes qui découlent de l’idéologie nationale-socialiste qu’il a forgée, Adolf ne manque pas de s’étonner, notamment des inventions technologiques telles que la télévision ou encore le téléphone portable. Sans parler des réseaux sociaux, formidables outils de manipulation des opinions. Des moyens de communication qui lui auraient été bien utiles à son époque.

Il est tellement bluffant de ressemblance qu’un producteur l’embauche dans le cadre d’un show comique où il distillera, avec l’aplomb qu’on lui connaît, ses idées nauséabondes, le public prenant au second degré ses propos. Mais, parfois, la nostalgie pour le IIIème Reich pointe le bout de son nez. La perte des valeurs causée par la mondialisation, la mollesse du système politique qu’est la démocratie, sont autant de thèmes sur lesquels va surfer, parfois avec une certaine pertinence, le dictateur. Et voilà comment on peut manoeuvrer les esprits.

Même si le regard sur son sociétés modernes est plutôt juste et nous fait souvent sourire, le roman s’étire en longueur et tourne un peu en rond.

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