Critique – Canal Mussolini – Antonio Pennacchi

Critique – Canal Mussolini – Antonio Pennacchi


Chez les Perruzzi, on est marxiste puis, comme la plupart des Italiens, on pratique allégrement, avec l’arrivée de Mussolini au pouvoir, le salut romain. Il est vrai que celui qui va devenir le Duce est une connaissance de la famille.

Chez les Perruzzi, on fait des enfants à tour de bras. Une manière d’avoir de la main d’oeuvre bon marché.

Chez les Perruzzi, pour ne pas mourir de faim, on part en quête de terres et de travail.

Jusqu’à débarquer, au début des années 1930, dans les marais Pontins, pour participer aux côtés de 30 000 « nomades », à un gigantesque chantier d’assèchement et de construction du fameux Canal Mussolini.

La chronique de cette famille aux personnages hauts en couleurs est l’occasion de raconter près de cinquante années de l’histoire de l’Italie.

Politiquement incorrect, le narrateur agit à la manière d’un conteur qui pratique, avec humour et tendresse, la digression, commentant, avec des références modernes, les aventures rocambolesques des Perruzzi.

Avec impertinence, l’auteur, qui fut dans sa jeunesse membre du MSI, trouve des excuses à ses oncles qui ont suivi, comme des millions d’Italiens, l’air du temps.

Drôle, intéressant, intelligent, « Canal Mussolini » est un roman puissant qui nous emporte même si il comporte quelques longueurs. Un bémol qui m’a empêchée de le citer parmi mes « coups de coeur ».

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