Troisième volet de la tétralogie « Les Années glorieuses », « Un avenir radieux », titre ironique s’il en est, ouvre sur une insupportable scène de viol : celui de la jeune Colette par le voisin agriculteur de ses grands-parents, Louis et Angèle, chez lesquels elle vit après avoir subi les maltraitances de sa mère, l’impitoyable Geneviève.

Après cette tragédie inaugurale, Pierre Lemaitre reprend le cours de son récit consacré à la famille Pelletier.

Avec son entreprise Dixie, Jean, l’aîné de la fratrie, pourrait affirmer qu’il a réussi dans les affaires, comme son père autrefois au Liban avec sa savonnerie. Grâce à la reconnaissance de ses pairs, il est convié à un voyage professionnel à Prague. Son succès n’a pourtant pas effacé son côté sombre qui s’exprime une nouvelle fois dans un déferlement de violence…

François, le fils cadet, est journaliste pour la presse écrite et pour la télévision, média sur lequel le pouvoir politique a la mainmise.

Hélène travaille à la radio où elle anime une émission nocturne donnant la parole aux auditeurs.

Les trois sont mariés et ont des enfants.

Nous sommes en 1959. La guerre froide qui s’est ouverte après la Seconde Guerre mondiale entre, d’un côté, les États-Unis et ses alliés, et de l’autre, l’URSS et ses satellites, est plus que jamais d’actualité mais la possession de l’arme atomique a instauré une forme de dissuasion permettant une paix relative.

L’affrontement entre les deux blocs va favoriser le développement de l’espionnage. Et, au-delà de la saga familiale, c’est vers John Le Carré, qu’il admire, que Pierre Lemaitre va entraîner le lecteur.

Comme ses précédents opus, « Un avenir radieux » est un roman plein de rebondissements et dont les personnages attachants pour certains, y compris le chat Joseph qui compatit aux angoisses de Colette, et rebutants pour d’autres, font qu’on le lit d’une traite en attendant impatiemment le dernier volume de cette série prenante.