Critique – Un Dîner simple – Cécile Tlili – Calmann-Lévy
Le dîner est un moment que la littérature et le cinéma ont su exploiter sous l’angle de la tragi-comédie.
Cécile Tlili installe son roman autour d’une table pour illustrer les tenants et aboutissants de la comédie humaine des apparences.
Un couple s’apprête à recevoir des « amis » dans leur appartement parisien.
La timorée Claudia s’affaire dans la cuisine pour apporter la dernière touche au repas lorsque son mari Étienne, un monstre de perversion narcissique, lui intime : « Va prendre une douche ».
Les convives arrivés, Rémi et Jahar, une business woman d’origine tunisienne et modeste, le huis clos théâtral peut commencer.
Avec une grande acuité psychologique et une construction maîtrisée qui ménage la tension, l’autrice se glisse dans les pensées des quatre protagonistes pour les opposer à la façade qu’ils exposent aux autres. Peu à peu, les deux se rapprochent et les masques vont tomber.
Ce premier roman, ancré dans la réalité de nos sociétés du paraître et de l’imposture, décode les problématiques contemporaines de la condition de la femme, de l’assignation identitaire et de son hypocrite récupération.
C’est aussi une ode au courage et à la liberté qui, seuls, nous permet de sortir du carcan des faux-semblants.
EXTRAIT
– Étienne […] est de la caste de ceux à qui le monde est dû.
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